Permis moto (A1 A2 A3) à Bordeaux.

Sauf si vous êtes titulaire d'une autre catégorie de permis depuis plus de cinq ans, vous devez d'abord réussir l’examen du code de la route.

 

Fiche 1 :

Le risque routier moto / comportement en présence d’un accident

Le risque routier moto

Même si les motards et motardes ne représentent que 2 % du trafic routier total, ils sont impliqués dans près de 1/4 des accidents corporels. À kilométrage égal et sur un même parcours, un conducteur de moto a 20 fois plus de risque d’être tué qu’un automobiliste. Les motards et motardes constituent ainsi près de 20 % des tués sur la route.

En 2011, cela représentait en termes d'accidents et de morts :

6 200 blessés hospitalisés

760 morts

Les chiffres 2012 ont été plus cléments, et la tendance 2013 semble également à la baisse, même si les motards et motardes restent très exposés et que la mortalité reste importante. Ceci bien entendu pour des raisons évidentes de vulnérabilité, mais aussi de comportement.

Les motocyclistes morts sur la route

  • 1/3 des motards et motardes meurent sur la route sans tiers impliqué. 93 % des tués à moto sont des hommes. La conduite mais également la manière d'appréhender la moto diffèrent grandement entre homme et femme, de même que la notion de risque et d'expérience.
  • 2/3 des accidents mortels se produisent en rase campagne.
  • La règle des 6 mois. Les statistiques montrent que c’est dans les 6 premiers mois après l’obtention du permis ou les 6 mois suivant la reprise de la moto après une longue interruption de pratique que le risque d’accident mortel à moto est le plus élevé.
  • 90 %, la route est sèche.
  • 1/5 des tués à moto ont moins de 25 ans. La "jeunesse" est donc un facteur de risque supplémentaire, expliquant la politique tarifaire et la grille de certaines assurances.

Pour résumer : Si vous êtes un jeune motard de moins de 25 ans, ayant moins de 6 mois de permis, que vous roulez en rase campagne par temps sec sur une route déserte, la méfiance est de mise.

Gravité

  • Sans carrosserie, pas de protection ! La protection individuelle avec un équipement adapté est importante : il existe un risque corporel à chaque accident.
  • La gravité de l'accident est fonction de la vitesse. L'énergie absorbée par le corps en cas de choc est d'autant plus importante que la vitesse est élevée.
  • Les lésions le plus souvent constatées chez les motards et motardes concernent : la tête, les membres supérieurs ou inférieurs et la colonne vertébrale.

    Comportement en présence d’un accident

    Une règle de base pour le secourisme : PAS = Protéger, Alerter, Secourir.

  • Protéger : Protéger le lieu de l'accident. Signaler l'accident en le balisant. Réduire les risques de sur-accident. Penser à prévenir suffisamment à l'avance les autres usagers de la route : les faire ralentir au moyen de gestes, feux de détresse, etc.
  • Alerter : Appeler le 112. Il est important de prévenir le plus rapidement possible les secours et les aides lorsqu'on est le premier sur le lieu. Penser à signaler votre localisation, le nombre de victimes, leur état, les risques éventuels.
  • Secourir : En l'absence de secours officiels, il est une obligation d'assistance. Porter secours aux blessés sans aggraver leurs éventuelles blessures. Si la tête a reçu un choc, éviter d'ôter le casque, même si la personne le demande, ne pas donner à boire à un blessé, ne pas déplacer le blessé sauf cas impérieux pour le mettre en sécurité dans un environnement sauf.

Fiche 2 :

Cas d’accidents les plus caractéristiques

Accident en collision avec un autre usager

A moto, 2/3 des accidents se produisent avec l'implication d'un tiers. Ils sont les plus fréquents et souvent les plus graves car l’énergie cinétique libérée est bien plus importante que lors d’un choc contre un obstacle fixe. Un choc à 50 km/h contre obstacle fixe équivaut déjà à une chute de 3 étages. Mais un choc frontal à 50 km/h contre un autre véhicule roulant à 50 km/h est comparable à un choc à 100 km/h contre obstacle fixe, soit une chute d’une douzaine d’étages.

VITESSE X 2 = FORCE X4 (énergie cinétique, distance de freinage…).

Seuls les équipements du motard (EPI) permettent de réduire les conséquences d’une collision.

Les causes de collision sont :

  • La faible expérience de conduite. La règle des 6 premiers mois tient ici aussi pour un facteur de collision : le manque de pratique, la non-maîtrise du freinage, de l'allure ou des réactions de la moto.
  • La baisse de vigilance. Lorsqu'on se croit dans son bon droit (statut prioritaire), on ne veut pas croire que l'autre usager va effectuer une action dangereuse. Pour autant, à moto, on est mal perçu, pas toujours bien vu ou tout simplement ignoré.
  • Une vitesse inadaptée à la situation. La nature même d’une moto, son faible gabarit notamment et sa forte capacité d’accélération sont des caractéristiques d’ensemble qui ne favorisent pas une bonne détection.

Les plus caractéristiques :

1. En intersection : automobiliste non prioritaire qui souhaite s’insérer dans le trafic : il ne détecte pas le motocycliste ou apprécie mal sa vitesse et lui coupe la route.

2. Circulation du motocycliste sur un axe prioritaire, un automobiliste arrive en face et change de direction : idem.

3. Manœuvre de dépassement effectuée par le motocycliste quand l’automobiliste décide au même moment de tourner à gauche : il ne détecte pas le motocycliste et lui coupe la route.

4. Collision par le motocycliste d’un autre usager à l’arrêt : non-respect des distances de sécurité, inattention ou excès de confiance dans la phase de freinage.

5. Collision par un autre usager du motocycliste à l’arrêt : motocycliste perçu trop tard par l’automobiliste.

6. Choc frontal : dépassement mal anticipé, non-respect des vitesses ou mauvaise visibilité.

Accident en solo

Les principales causes d'un accident en solo sont :

  • Une faible expérience de la conduite
  • Une vitesse inappropriée ou trop élevée pour gérer l'imprévu
  • Une conduite "à risque"
  • Les plus caractéristiques :

    1. Vitesse trop élevée en entrée de virage avec perte de contrôle : chute après rencontre avec un obstacle fixe, ou chute par perte d’adhérence (moto trop inclinée, revêtement soudainement glissant).

    2. Perte d’adhérence au freinage : manque de maîtrise du véhicule.

    3. Guidonnage en ligne droite : peut-être dû au revêtement de chaussée mais le plus souvent à un défaut d’entretien du véhicule.

    4. Perte de contrôle suite à un écart dû à la présence d’un animal, à une mauvaise manœuvre d’un autre véhicule, au mauvais arrimage d’un chargement (sac de sport par exemple…).

Fiche 3 :

Cas d’accidents les plus caractéristiques

Les facteurs de risque

  • Les psychotropes : L’alcool et drogues. Près de 1/4 des conducteurs de moto impliqués dans un accident mortel avec un taux d’alcool positif. Les seuils d'alcool maximum tolérés sont de 0,25 mg/l d'air expiré ou 0,50 g/l d'alcool dans le sang. La sanction encourue s'élève à 6 points de permis perdus et une suspension de permis pouvant aller jusqu'à 3 ans. L'usage du cannabis seul multiplie par 1,8 le risque d’être responsable d’un accident mortel. Le cannabis diminue les réflexes, modifie la perception et l’interprétation de l'environnement.
  • L'usage combiné du cannabis et de l'alcool multiplie par 14 le risque d'accident mortel.
  • La vitesse excessive. Plus la vitesse est élevée, plus il est difficile d’éviter un obstacle ou de faire face à un imprévu, et plus les conséquences de la chute ou de la collision sont importantes. L’angle de vision passe de 110° à l’arrêt à 30° à une vitesse de 130 km/h. À grande vitesse, le regard se porte uniquement dans l’axe de la voie de circulation. En virage, le risque de déport de sa voie ou de perte d’adhérence est plus important, entraînant un risque de collision de face ou de sortie de route. Plus la vitesse est élevée, plus la détectabilité d’un motocycliste est difficile pour les autres usagers.
  • La fatigue. L’hypovigilance touche tous les usagers de la route. Elle agit plus rapidement sur les conducteurs de deux-roues motorisés. La conduite d'une moto demande un engagement physique et une bonne perception de son environnement. La fatigue est donc beaucoup plus perceptible, tout comme ses effets. La fatigue peut occasionner une perte d’équilibre et la chute est immédiate. La fatigue est cependant plus forte à certaines périodes de la journée, du moins du rythme biologique. Elle se fait principalement ressentir entre 14 et 16 h (phase de digestion) et entre 2 et 5 h du matin (phase biologique de récupération).
  • L'illusion de la visibilité. Les automobilistes et autres usagers de la route éprouvent des difficultés à détecter les motards. Souvent, le motocycliste s’imagine avoir été vu alors qu’il ne l’a pas forcément été. Illusion de visibilité, mais aussi de sécurité. Avoir la priorité sur la route à une intersection ne suffit pas, surtout à moto. C’est d’abord au motard de prévoir lui-même sa sécurité. À moto, on doit se rendre détectable, en s’assurant d’avoir été perçu. De quoi augmenter le plus possible la marge de sécurité et de sérénité.
  • L'inexpérience. Facteur récurrent dans 1 cas sur 10, le manque de maîtrise des débutants de moins de 6 mois de permis lié à un manque de pratique et de repères est à l'origine d'accidents. La reprise de la conduite après un temps d’arrêt ou la conduite d’une moto dont on n’a pas l’habitude sont également des facteurs à surveiller. Ajoutez généralement un excès de confiance en soi ou en sa moto, voire un sentiment "d’invulnérabilité", du moins une non-conscience des dangers.
  • L’état de la chaussée. Marquages au sol, traces de gasoil, plaques d’égout, chaussée humide ou dégradée, gravillons, feuilles mortes, infrastructures dangereuses doivent être des indices recherchés et pris en compte pour adapter sa conduite. La dégradation de l’adhérence peut ainsi doubler les distances de freinage même par temps sec (bosses ou trous = modification de trajectoire).
  • La météo. La pluie diminue la visibilité, le vent violent occasionne des écarts de trajectoire, le froid engourdi les membres et la chaleur peut inciter à oublier les équipements de protection. Si seulement 10 % des accidents se produisent par temps de pluie, 90 % des morts ont lieu en plein jour, sur routes sèches et par beau temps.
  • L’état du véhicule. Le bon état technique de la machine est essentiel. Une vérification régulière des pneus, freins, feux et niveaux est indispensable.
  • Les facteurs aggravants

    • L’absence de protection et la présence d’obstacles fixes sont les principaux facteurs contribuant à accentuer la gravité des accidents impliquant des motos. Attention au mobilier urbain (l'habillage de la route), aux voitures stationnées, à leurs portières, etc.
      Un équipement de protection n’évite pas l’accident, mais il permet toujours d’en diminuer les conséquences. L'équipement est le premier rempart : il peut sauver une vie. Attention à ce que vous transportez et à la manière dont vous le transportez. Le sac à dos pouvant entraîner de graves blessures à la colonne, il faut lui préférer la valise ou le top case, solidaires de la moto et non de vous.

Fiche 4 :

Prise de conscience des risques

Les profils types de motocyclistes

Différentes études ont permis d’établir le profil des conducteurs de deux-roues motorisés et les risques auxquels ils s’exposent respectivement. Cela peut relever soit d’une prise de risque délibérée, soit d’une méconnaissance ou inconscience du risque. 2 groupes, et 5 profils répartis à peu près équitablement, de 20 % chacun.

Premier groupe : la conduite prudente

1. Les modérés

Usage : moyen de transport secondaire, utilisé les week-ends et en vacances.

Motos : "custom" ou GT.

Représentation : un loisir. Leur bien-être passe par l’évasion, la recherche de plaisir est plus importante que la recherche de sensations à travers la vitesse.

Pas d’infraction particulière.

2. Les stressés

Usage : uniquement utilitaire, facilité des déplacements.

Motos : ils ont une faible expérience de la conduite et une préférence pour les scooters.

Représentation : un moyen de transport. La conduite est une source de stress car ils ont une conscience aiguë du danger et des accidents possibles.

Exemple d’infractions commises : circulation sur des voies réservées.

3. Les sereins

Usage : régulier.

Moto : pas de modèle particulier.

Représentation : moto pratique, évasion et respect des règles. Une conduite responsable, conscience du danger et respect du code de la route.

Pas d’infraction particulière.

Second groupe : la conduite à risque

1. Les sportifs

Usage : passionné, kilométrage annuel élevé.

Moto : grosse cylindrée, catégorie sportive ou roadsters.

Représentation : sport, évasion, communauté. Identité motarde forte, ils sont amateurs de vitesse et recherchent la maîtrise du risque. Sentiment de puissance.

Exemple d’infractions commises : excès de vitesse.

2. Les transgressifs (deux-roues utilitaires)

Usage : utilitaire.

Moto : petites cylindrées et scooters.

Représentation : un moyen de transport, deux-roues = gain de temps. La moto est utilisée avant tout comme un objet utilitaire, pour réduire les temps de trajets et éviter les transports en commun. Ne mesurent pas les conséquences de leur comportement.

Infractions multiples pour gagner du temps : sens interdits, arrêt au stop non marqué, circulation sur les trottoirs, remontées de file…

Fiche 5 :

Prise de conscience des risques

Anticipation

Certains signes laissent présager une situation dangereuse. Les détecter, c’est anticiper le danger et pouvoir l’éviter.

De manière générale, il faut :

Se méfier de chaque endroit où il risque d’y avoir un conflit d’usagers (carrefours, intersections, passages, sorties de chemin, carrefours à sens giratoire…).

Rester vigilant par rapport aux véhicules qui nous entourent (devant, derrière, à gauche, à droite), d’où l’importance des rétroviseurs.

Anticiper les zones à faible adhérence.

Adaptation de la vitesse

La capacité d’accélération d’une motocyclette est bien supérieure à celle d’une voiture. Cette accélération peut surprendre un automobiliste. Un piéton qui traverse inopinément, un trou dans la chaussée, des traces grasses sur la route, un coup de vent, une voiture qui déboîte sans prévenir… Il faut toujours adapter son allure pour pouvoir réagir en cas d’obstacle imprévu.

Près d’une cinquantaine d’usagers décèdent tous les ans après avoir été percutés par une moto.

Voir et être vu

L’acuité visuelle est divisée par 3 la nuit. Une seule solution, réduire son allure afin de toujours conserver une distance de visibilité.

Les feux allumés de jour comme de nuit, et propres.

Une bonne position dans sa voie de circulation.

Se signaler aux autres usagers : il faut être repéré et vu des automobilistes.

Être visible, avec des vêtements de couleur vive de préférence et un casque clair muni de bandes rétroréfléchissantes.

Savoir regarder : le regard détermine la trajectoire, il permet de détecter les dangers.

Respect des distances de sécurité

Avec un deux-roues motorisé, quelle que soit la puissance, le respect des distances de sécurité est le préalable à toute recherche de sécurité.

Garder ses distances, c’est se donner du temps de réaction face aux dangers.

Il convient de rouler à distance des véhicules en stationnement, en laissant si possible la largeur d’une portière, dans l’idéal : 1,50 m.

Savoir freiner

Plus la vitesse est élevée, plus la distance d’arrêt sera longue. La distance d’arrêt : temps de réaction + distance de freinage. La distance de freinage dépend du carré de la vitesse.

Il faut respecter ces principes lors de vos freinages :

La moto doit être droite.

Ne pas freiner en virage lorsque la moto est inclinée : elle se redresserait alors immédiatement en modifiant sa trajectoire de courbe, entraînant un risque de chute ou de sortie de route.

Ne pas bloquer la roue avant.

Éviter de bloquer la roue arrière, cela réduit l’efficacité du freinage.

La manœuvre d’évitement

Il est souvent moins dangereux d’esquiver une collision par une manœuvre d’évitement que de freiner brutalement et de perdre l’équilibre au freinage.

Fiche 6 :

L’équipement

Le casque

Le casque : récent, homologué (avec obligation de la présence des dispositifs réfléchissants) et correctement attaché.

Obligatoire pour le motocycliste et son passager.

Il doit être conforme :

  • Soit à la norme européenne : une étiquette blanche de plus en plus fréquente (lettre E suivie de l’indication du pays ayant homologué le casque et du numéro d’homologation).
  • Soit à la norme française : une étiquette verte NF.

Quel que soit le type de casque, 20 % d'entre eux sont éjectés en cas d’accident grave, et cela pour deux causes principales : une taille de casque mal adaptée à la tête de l'usager et une jugulaire non attachée ou une attache trop lâche, ce qui revient au même en cas de choc.

Il convient de :

Ne jamais l’acheter d’occasion.

Le choisir parfaitement ajusté à sa tête. Après avoir mis le casque sans en serrer la jugulaire, il ne doit pas bouger ni compresser la tête.

Le fixer avec soin, la sangle devant toujours être correctement attachée et serrée.

Veiller à la qualité anti-rayures et anti-buée de la visière, pour s’assurer une parfaite visibilité.

Remplacer son casque obligatoirement après tout impact violent.

La tenue

Le blouson protège non seulement des intempéries et du froid, mais aussi des chutes et des glissades éventuelles. Il contribue également à rendre plus visible. Seul un vêtement adéquat peut contribuer à éviter fractures, contusions et autres très graves brûlures par abrasion. Toute tenue légère en deux-roues motorisé est à proscrire. Les doublures en matières synthétiques de type nylon sont à éviter absolument. En cas de glissade, elles fondent sur la peau, entraînant alors de très graves blessures par brûlure.

L’idéal :

Un blouson renforcé au niveau des coudes et des épaules. Certains sont aussi équipés d’une protection dorsale, d’un airbag, d’autres sont imperméabilisés et équipés d’une doublure amovible matelassée.

Du cuir ou des textiles anti-abrasion pour protéger les zones du corps les plus exposées aux brûlures en cas de chute.

Les gants

Le beau temps n’empêche pas les coupures, les contusions et les brûlures par abrasion en cas d’accident. La conduite d’un deux-roues motorisé sans gants est donc à proscrire, quelles que soient la saison et la météo. Les blessures causées par l'absence de gants peuvent engendrer, même à faible vitesse, des conséquences irréparables et aussi des handicaps permanents (amputations, paralysies…). Les gants permettent aussi de protéger du froid ou de l’humidité.

L’idéal c'est des gants certifiés EPI en cuir, renforcés aux articulations et à la paume, et pourvus d’une patte de serrage permettant leur parfait maintien en cas de glissade.

Les chaussures

Les pieds, chevilles et tibias sont des zones du corps particulièrement exposées, notamment dans les nombreux cas d’impacts latéraux et de chutes.

À défaut de bottes spécifiques pour la moto avec renforts (idéales bien sûr), des chaussures en cuir solides et montantes sont nécessaires pour protéger les chevilles.

Les talons hauts et fins mais aussi les chaussures basses, dénuées de protection aux chevilles, sont à proscrire, de même que les sandales ou les tongs. Les blessures peuvent être irréparables.

Fiche 7 :

Les éléments mécaniques de motocycle liés à la sécurité

Les pneumatiques

Seuls points de contact et d’adhérence avec la chaussée, les pneumatiques sont essentiels.

Ils sont les premiers garants de la qualité du freinage. Les témoins d’usure sont à surveiller régulièrement. Dès que ces témoins sont atteints, les pneus sont à changer d’urgence.

La juste pression conditionne la sécurité et le confort de conduite.

Chaque constructeur et manufacturier édite un tableau de pressions et établit ses recommandations, avec des niveaux de pressions souvent différenciés pour les pneus avant et arrière, auxquels il faut se référer.

    • Le sur-gonflage accélère l'usure du pneumatique et défavorise la tenue de route sur chaussée détrempée.
    • Un sous-gonflage déstabilise le motocycle et entraîne des risques de dérapage.

Les freins

Les freins constituent la première des assurances sur la route, et leur parfait état de fonctionnement est fondamental pour la sécurité. En cas de danger, la première réaction est de solliciter les freins. Un système ABS permet en cas de freinage d’urgence de conserver la maîtrise de la trajectoire et la stabilité de sa machine sans raccourcir la distance d’arrêt mais en l’optimisant.

L’état des disques, du liquide de frein et l’usure des plaquettes sont à vérifier très régulièrement.

Dès que nécessaire il convient de faire changer les plaquettes de frein. C'est d'autant plus important qu’il en va de l’usure prématurée du disque de frein.

Les feux

Pour rendre les motocyclistes visibles des autres catégories d'usagers, l’allumage des feux de croisement est obligatoire. Les feux doivent être homologués. Il convient de vérifier régulièrement leur propreté et leur bon fonctionnement.

L’importance du clignotant et du feu stop :

Tout changement de direction doit être indiqué pour permettre aux usagers de comprendre vos intentions et les anticiper. La panne d’un clignotant en moto constitue un réel danger, d’autant que l’on peut ne pas s’en apercevoir tout de suite. Les ralentissements doivent être prévenus avant d’être réalisés.

Niveau des liquides du moteur

Les liquides (freins, huile et carburant) constituent des facteurs centraux de la bonne "santé" du deux-roues.

Pour ces vérifications, il faut utiliser la notice du constructeur afin de ne rien oublier et de respecter les directives qu'elle contient.

On peut demander conseil à son garagiste pour s’assurer des bons délais de vérification. Rouler avec une carence d’huile moteur peut occasionner un "serrage moteur" et causer d’importants dommages à un deux-roues motorisé, et surtout entraîner un danger réel comme la chute.

Les modifications techniques

Il est interdit de modifier sans autorisation :

  • Le dispositif d'échappement
  • Le type de transmission
  • La cylindrée et le taux de compression
  • Le diamètre des roues

Fiche 8 :

L’assurance

Les différents types

Il existe deux principales sortes d'assurances :

L'assurance obligatoire et les assurances facultatives.

L’assurance obligatoire :

C'est ce qu'on appelle habituellement l'assurance "au tiers". Elle garantit la responsabilité civile du motocycliste et paie les dommages causés aux autres. Elle n’indemnise ni les dégâts causés à sa moto ni ses dommages corporels.

Le motocycliste doit obligatoirement être assuré en responsabilité civile pour les dommages causés aux tiers.

Ces dommages peuvent avoir une origine accidentelle, provenir d'un incendie ou de l'explosion de la moto, voire de la chute des objets qu'elle transporte.

La garantie de responsabilité civile s'applique à toute personne autorisée à conduire la moto assurée.

Les assurances facultatives :

Le motocycliste est libre de les souscrire ou non en plus de l'assurance obligatoire.

Elles offrent les garanties suivantes :

  • La garantie dommage collisions ou tiers collisions indemnise les dégâts causés au véhicule de l'assuré même s'il est responsable, en cas de collision avec un autre usager identifié.
  • La garantie dommage par accident indemnise les dégâts causés au véhicule de l'assuré même s'il n'y a pas eu de collision. Cette garantie est souvent appelée "tous risques".
  • La garantie individuelle accident couvre l'assuré lui-même en cas de blessure. L'assurance verse une certaine somme ; en cas de décès, elle verse une somme d'argent aux héritiers.
  • La garantie vol-incendie rembourse la valeur du véhicule, déduction faite de la franchise en cas de vol ou incendie du véhicule.
  • La garantie défense-recours prend en charge, sous certaines conditions, la défense de l'assuré en cas d'accident ou d'infraction, ou négocie avec l'adversaire en cas d'accident afin d'obtenir la meilleure indemnisation possible de l'assuré.

Les conséquences d’un défaut d’assurance

L'absence d'assurance constitue un délit passible notamment d'une amende et d'un emprisonnement.

En cas d'absence d'assurance, le motocycliste responsable d'un accident devra payer tous les dommages causés aux autres véhicules, au domaine public (poteaux, plantations…) et privé, et enfin aux victimes (soins, hospitalisation, traitements, rentes…). Ces frais peuvent représenter des sommes très importantes.

Les cas de refus de payer par l’assureur :

Il existe 7 causes principales de refus d’intervenir :

  1. Dommage volontairement causé par l’assuré.
  2. Le motocycliste est sous l’emprise de l'alcool.
  3. Le motocycliste n’a pas l’âge requis.
  4. Le motocycliste n'est pas titulaire du permis correspondant à la catégorie de la moto utilisée.
  5. Le permis n'est pas en état de validité (suspension).
  6. Transformation(s) qui modifie(nt) les caractéristiques techniques indiquées sur le certificat d’immatriculation (débridage par exemple).
  7. Déclaration frauduleuse lors de la souscription du contrat.

Fiche 9 :

L’alcool, les stupéfiants

L’alcoolémie

Les accidents moto imputables à l’alcool en 2011 : 25 % des morts, dont 50 % la nuit.

Le taux d’alcool limite à ne pas atteindre est de 0,5 g d’alcool par litre de sang, soit 0,25 mg d’alcool par litre d’air expiré. Chaque verre consommé fait monter le taux d’alcool de 0,20 g à 0,25 g en moyenne.

Ce taux peut augmenter en fonction de l’état de santé, du degré de fatigue, du stress ou des caractéristiques physiques de la personne.

Le taux d’alcool maximal est atteint :

  • ½ heure après absorption à jeun
  • 1 heure après absorption au cours d’un repas

L’alcoolémie baisse en moyenne de 0,10 g à 0,15 g d’alcool par litre de sang en 1 heure. Café salé, cuillerée d’huile… aucun "truc" ne permet d’éliminer l’alcool plus rapidement.

Les effets

L'alcool agit sur le cerveau et sur tout le système nerveux, ce qui provoque des conséquences graves pour le conducteur.

Les conditions physiques sont amoindries :

Champ visuel réduit, vision trouble, inattention, sommeil.

Perte d’équilibre, perception des distances faussée.

Perte de mémoire, perte des apprentissages, diminution des réflexes.

Le comportement est modifié : diminution de la peur et prise de risque exagérée, agressivité et euphorie.

Les drogues illicites

Elles provoquent des réponses inadaptées voire dangereuses, à l’origine d’accidents mortels.

Les effets :
  • Capacité à contrôler la trajectoire diminuée
  • Temps de réaction allongé
  • Déficit des mécanismes d’attention et de vigilance
  • Fausse sensation de sécurité

L'usage seul du cannabis multiplie le risque moyen d'avoir un accident par 1,8.

L'usage combiné du cannabis avec une forte dose d'alcool multiplie ce risque par 14.

Les médicaments

Un grand nombre de médicaments, souvent dits anodins, présentent des effets indésirables pouvant influencer l’aptitude à conduire sans que le conducteur en soit conscient.

Avant de conduire, il convient de lire attentivement les notices ou de demander conseil à son médecin.

Les sanctions

L’alcool
  • Taux compris entre 0,5 et 0,8 g (contravention) : amende de 135 € et retrait de 6 points
  • Taux égal ou supérieur à 0,8 g (délit) : retrait de 6 points sur le permis de conduire, amende pouvant aller jusqu’à 4 500 €, immobilisation du véhicule, suspension (jusqu’à 3 ans) voire annulation du permis et peine de prison (jusqu’à 2 ans)
Les stupéfiants

Des dépistages de stupéfiants sont réalisés par les forces de police et de gendarmerie.

Dépistage positif et confirmé : retrait de 6 points sur le permis de conduire, amende pouvant aller jusqu’à 4 500 €, immobilisation du véhicule, suspension voire annulation du permis et peine de prison.

Fiche 10 :

La fatigue, la route de nuit

La fatigue

Pour un motocycliste, la vigilance et l'efficacité sont primordiales.

La fatigue, c’est la difficulté à rester concentré.

Ses signes :
  • Les yeux picotent.
  • Le cou et les épaules sont raides et font un peu mal, sensation d’être mal assis.
  • Douleurs de dos.
  • Regard qui se fixe.

Ses effets :

  • Les gestes et le regard sont moins efficaces.
  • Les réactions et les réflexes sont plus lents.
  • Au-delà d’un certain état de fatigue, seul le sommeil peut résoudre la somnolence qui est l’état le plus avancé de la fatigue !

La somnolence

La fatigue et la somnolence augmentent considérablement le risque d'accident.

1 accident mortel sur 3 sur autoroute est associé à la somnolence.

La somnolence, c’est la difficulté à rester éveillé.

Ses signes :

  • Bâillements
  • Paupières lourdes

Ses effets :

Une tendance à prendre des risques pour arriver plus rapidement

Une forte envie de dormir

Périodes de "micro-sommeils" (de 1 à 4 secondes)

Endormissement

Dès les premiers signes, il faut s’arrêter car les risques d’avoir un accident dans la demi-heure qui suit sont multipliés par 3 ou 4.

Solutions

  • Bien se reposer avant le départ.
  • S'alimenter normalement, mais sans excès.
  • Ne pas absorber d'alcool.
  • Adapter sa vitesse aux circonstances. Une vitesse excessive induit une fatigue supplémentaire.
  • S'arrêter régulièrement pour se reposer (conseillé toutes les heures).

La route de nuit

3 décès de motocyclistes sur 10 ont lieu la nuit.

Ces accidents nocturnes sont la conséquence d'une vitesse supérieure, d'un manque de visibilité, de la fatigue et surtout de l’absorption d'alcool.

Les précautions à prendre :

Avant le départ : contrôler le bon état, la propreté, le réglage et le bon fonctionnement des feux, le bon état de la batterie. S'équiper de manière à être protégé du froid et de l’humidité, à mieux voir et être vu.

Pendant le trajet : faire des pauses plus fréquentes, adapter son allure à la visibilité, ralentir davantage en virage que le jour. Perception des obstacles plus tardive et en cas d'éblouissement, il faut fixer le bord droit de la route le plus loin possible.

Fiche 11 :

Vitesse et freinage

Vitesse en mètres par seconde

Exprimée verbalement en kilomètres à l'heure, il est plus intéressant de la calculer en mètres par seconde car la distance d'arrêt se mesure en mètres, et non en kilomètres.

Pour calculer la distance parcourue en 1 seconde, il suffit de multiplier par 3 le chiffre des dizaines de la vitesse indiquée.

Exemple : 50 km/h : 5 x 3 ≈ 15 m/s

Le temps de réaction

C'est le temps qui s'écoule entre la perception de l'obstacle et l'action sur les freins (environ 1 seconde) au cours duquel le véhicule n'est pas freiné et continue à avancer.

Ce temps peut être plus important si le conducteur est :

  • Fatigué ou malade
  • Sous l'effet de l'alcool, de la drogue ou de certains médicaments
  • Distrait ou soucieux

L’énergie cinétique

C’est l’énergie qui animait le ou les véhicules juste avant le choc.

Après le choc, véhicule(s) immobilisé(s), l’énergie cinétique est tombée à zéro car elle a été "consommée" en déformations mécaniques très brutales.

Elle augmente avec la masse du véhicule et le carré de la vitesse : percuter un obstacle à 50 km/h en moto revient à tomber de 3 étages, à 90 km/h de 10 étages et à 130 km/h de 22 étages.

La distance de freinage

C'est la distance parcourue lorsque les freins sont en action.

La distance de freinage dépend de l'état de la route, des pneumatiques, de l'état et de l'utilisation des freins, des réactions de la moto. Cette distance est proportionnelle au carré de la vitesse.

Route sèche :

À 50 km/h ≈ 15 m, à 90 km/h ≈ 50 m, à 130 km/h ≈ 110 m

On considère que la distance de freinage sur route mouillée est multipliée par 2.

Les distances d'arrêt et la vitesse

La distance d'arrêt est égale à la distance parcourue pendant le temps de réaction, plus la distance parcourue pendant le freinage.

On peut effectuer un calcul approximatif de la distance d'arrêt en multipliant le chiffre des dizaines de la vitesse indiquée par lui-même.

Exemple :

À 90 km/h, on obtient : 9 x 9 ≈ 81 m de distance d'arrêt

Freinage et réaction de la moto

Lors de l'utilisation du frein avant, la fourche télescopique s'enfonce, absorbe la charge sur l'avant et évite au pilote de passer par-dessus le guidon.

Il est impératif de doser et de répartir le freinage (environ 70 % à l'avant et 30 % à l'arrière).

L'utilisation du frein arrière permet "d'asseoir" la machine sur la roue arrière et de limiter le transfert de charge sur la roue avant.

Freinage et dérapage

Le freinage est la manœuvre la plus fréquemment tentée en situation d’urgence. Mais plus le freinage est brutal et soudain, plus la difficulté de maîtriser sa moto est élevée. En situation d’urgence, 1 motocycliste sur 5 chute.

En cas de blocage de roue, relâcher la pression pour retrouver l'efficacité du freinage et le contrôle de la direction.

Fiche 12 :

Vitesse et freinage

L'effet gyroscopique

La rotation d'une roue engendre un phénomène appelé "effet gyroscopique", qui permet de maintenir la roue en équilibre. Cet effet augmente avec la vitesse de rotation et s'oppose à la modification de l'axe de rotation du moyeu de la roue. Pour vaincre cet effet (en virage par exemple), il faut exercer sur le guidon un effort d'autant plus important que l'allure est élevée (inclinaison de la machine).

Le braquage inverse

Le contre-braquage, ou braquage inverse, est une technique qui permet de négocier correctement un virage à allure soutenue ou même d’éviter un obstacle soudain (uniquement à vitesse élevée) : il s’agit d’amorcer le changement de direction par une bascule de la moto vers l’intérieur du virage à prendre.

On provoque cette bascule par une brève action sur le guidon.

L’action consiste à pousser sur le guidon ainsi :

  • Pour un virage à gauche, pousser sur la partie gauche
  • Pour un virage à droite, pousser sur la partie droite

La force centrifuge

C'est la force qui, dans un virage, entraîne la moto vers l'extérieur de la courbe. Le motocycliste doit la vaincre par une poussée sur le guidon.

Elle est proportionnelle au carré de la vitesse. Plus la motocyclette est chargée (passager ou bagages), plus la force centrifuge augmente. Plus le virage est serré, plus la force centrifuge augmente.

Pour compenser les effets de la force centrifuge, il faut incliner la machine vers l'intérieur du virage.

Cette technique ne peut être efficace que si la vitesse est adaptée au rayon de la courbe.

L’évitement

Il est souvent moins dangereux pour un deux-roues motorisé d’esquiver une collision par une manœuvre d’évitement que de freiner brutalement et de perdre l’équilibre au freinage.

Si la manœuvre d’évitement semble plus efficace que le freinage, sa réalisation s’avère plus difficile.

Les virages en moto

3 éléments à prendre en compte pour franchir un virage :

Visibilité :

Avant d'aborder un virage, il faut avoir évalué :

L’importance de la courbe (à droite ou à gauche)

L’état et la largeur de la chaussée

La présence d'autres usagers

Vitesse :

Il faut adapter sa vitesse en fonction :

De la visibilité

Du rayon de la courbe

De l'état du sol

Du chargement de la moto

Trajectoire :

Adapter sa vitesse (décélération et rétrogradage avant le virage)

Pour la découverte du virage, placer sa machine à droite pour un virage à gauche et près de l'axe médian pour un virage à droite

Plonger vers l'intérieur de la courbe (point de corde)

Terminer en reprenant sa position dans la voie

 

Vidéo :

 

Vidéo :

 
Permis moto (A1 A2 A)